Jimdo permet à tout le monde de créer son site internet très facilement, même sans connaissance informatique particulière. Sélectionner un design, le personnaliser en quelques clics, ajouter différents contenus, et voilà !
Inscrivez-vous maintenant sur fr.jimdo.com et commencez tout de suite à créer votre site gratuitement.
Le management durable et l'intelligence émotionnelle sont au coeur du développement des entreprises
Les Humains ne sont pas des machines. Ils ont des émotions. Ils sont sensibles. Ces émotions peuvent aller de très négatives à très positives. 15 grandes catégories d'émotions, de
comportements...
---------------------------------------
DIVERTIR POUR DOMINER
Un Livre qui parle du management négatif que pratique les entreprises de nos jours !!!!
----------------------------------------
LE MANAGEMENT D'ENTREPRISE NEGATIF DANS L'INGENIERIE SOCIALE.
Diviser pour régner. En tant qu’arme de destruction cognitive massive, le communautarisme introduit dans une population donnée une pluralité de codes culturels qui brisent ses lignes de
communication, préalable à sa désorganisation tactique. Favoriser l’hétérogénéité et l’individualisation des codes, atomiser, segmenter et casser les lignes de transmission, pour aboutir à la
rupture de la coordination des parties et à l’impossibilité de s’organiser. Au sein de l’espèce humaine, tout repose sur l’organisation des groupes. L’individu n’est qu’une abstraction, seuls les groupes existent : la famille, le village, le clan, la tribu, les amis, les collègues, la classe sociale, le parti, le syndicat, la
nation, l’ethnie, les coreligionnaires, l’espèce dans sa globalité, etc. L’Homo sapiens ne vit qu’en groupes, il est intrinsèquement grégaire, c’est un « animal politique », comme
le notait Aristote. Le management et la science de l’organisation consciente des groupes, c’est-à-dire le geste politique à l’état pur, qui précède même le débat sur les idées. Or, dès lors que
l’on connaît les dynamiques profondes de l’organisation des groupes, on connaît également les dynamiques profondes de la désorganisation des groupes. S’appuyant sur les découvertes de la
psychologie sociale, notamment la théorie des jeux, le management s’est beaucoup intéressé au décorticage minutieux des mécanismes de la prise de décision et des phénomènes de l’engagement dans
l’action. Un bon manager, un bon leader sait évidemment comment galvaniser ses troupes et les pousser à l’action efficace, mais il sait aussi comment inhiber la prise de décision et l’engagement
dans l’action, donc comment paralyser un groupe ennemi, prélude à sa dislocation, puis à sa disparition. La partie cachée du management et du politique, la
partie un peu honteuse car franchement machiavélique, c’est donc l’art de désorganiser les groupes, l’art d’atomiser, de morceler, de fragmenter les collectifs, donc l’art d’instiller de
l’individualisme. Cette « masse noire », qui se devine entre les lignes dans les enseignements de management classique, est par contre totalement explicitée dans des séminaires
privés et confidentiels, réservés aux cadres les mieux placés des structures de pouvoir, en particulier dans le renseignement (intelligence économique, espionnage industriel, militaire,
diplomatique, etc.).
Le management est donc l’art d’organiser les « groupes amis » – management positif –, et l’art de désorganiser les « groupes ennemis » – management négatif. En
politique, la maîtrise de cet art est plus importante que les idées elles-mêmes et que le débat sur ces idées. Car en effet, l’infrastructure des idées, c’est la capacité d’organisation des
groupes humains qui les supportent. Pour rendre impossible l’expression de telle idée sans jamais la censurer explicitement, il suffit de désorganiser le groupe qui la soutient. La censure
indirecte, par désorganisation, découragement, démotivation du groupe, est une stratégie de contournement qui a fait ses preuves. Le programme Cointelpro, développé à partir de 1956 par les
renseignements américains pour lutter contre les « ennemis intérieurs », reposait presque entièrement sur cet art de la décohésion provoquée. Un groupe disloqué ou juste incapable de
s’organiser n’est plus en mesure de soutenir telle idée ou telle valeur. Avant même de polémiquer sur les idées et les valeurs. Il faut donc déjà réfléchir à la capacité de soutenir, propager,
diffuser des idées, des valeurs, des représentations. Autrement dit, le débat sur l’organisation du groupe précède le débat sur les idées à défendre. Qui sait organiser et désorganiser les
groupes humains détient le pouvoir suprême. Car il détient le pouvoir de faire exister ou non les idées. Donc le pouvoir de produire ou d’éteindre les comportements. L’architecture sociale
commande aux idées, qui commandent aux comportements, qui construisent la réalité.
Avant d’analyser plus précisément le management négatif, présentons les fondamentaux du management positif. Un groupe est un ensemble. Chez Lacan, les groupes humains peuvent
se comprendre dans les termes de la logique ensembliste, ou théorie mathématique des ensembles. Lacan distingue au moins quatre modes d’organisation, modes relationnels qu’il appelle des discours
: le discours du maître, où le chef domine ; le discours de l’hystérique, où l’individu domine ; le discours de l’universitaire, où le savoir domine ; le discours analytique, où l’incertitude
domine. (Lacan a aussi mentionné une fois dans son œuvre, un cinquième discours, celui du capitaliste, qui nous semble être une variante de celui de l’hystérique). La formation d’un ensemble
humain, donc l’organisation d’un groupe, requiert de soumettre les individus à une hiérarchie verticale, à un discours du maître, une autorité, une Loi, un phallus symbolique en position
d’exception par rapport aux membres du groupe. Ce rapport de tous les individus à une autorité transcendante est le seul moyen pour que les individus de ce groupe se perçoivent comme unifiés
avant d’être des individus, donc comme les membres d’un seul organisme, condition sine qua non pour assurer leur cohésion systémique, leur solidarité et leur efficacité dans l’action.
C’est ainsi que leur multitude sera coordonnée et qu’ils agiront « comme un seul homme ». Au risque du jeu de mots, organiser un
groupe, c’est toujours le faire reposer sur des valeurs que l’on rassemble sous le terme de virilité : structure, discipline, encadrement, autorité, cohésion et solidarité. De
fait, pendant des millénaires, la passion masculine a toujours été d’organiser des groupes, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire, le phénomène organisationnel n’ayant pas de contenu
intrinsèque. Ce que Lacan appelle être « tout phallique », c’est se reconnaître dans un ensemble, une communauté plus grande que nous et à laquelle nous sommes prêts à sacrifier notre vie
individuelle car nous n’existons pas en dehors d’elle. Dans cette optique, il n’y a de jouissance à être que collective, il n’y a de sens à la vie qu’en commun,
ce qui rend l’individu capable de se battre jusqu’à la mort pour défendre les idées de son groupe de référence. Les valeurs de mon groupe méritent que je puisse me battre
jusqu’à la mort pour elles, la vie du groupe passe avant la mienne, telle est la maxime des groupes en bonne santé, dont l’Œdipe est bien portant. Pour qu’il y ait organisation durable et
efficace, il suffit d’être prêt à mourir pour ses idées.
-------------------------------------------
LE LIVRE " GOUVERNER PAR LE CHAOS "
LIVRE " LA SOCIETE DE L'INDECENCE "
« En 1983, Stuart Ewen, historien des médias, publiait en France « Consciences sous influence - Publicité et genèse de la société de consommation ». Trente
ans ont passé et ce livre culte que nous rééditons aujourd'hui est devenu une référence incontournable de la critique sociologique d'inspiration situationniste. Stuart Ewen y retrace l'origine de
ce que Guy Debord nomma le Spectacle, premier allié du productivisme industriel dans la guerre culturelle menée pour l'expansion du modèle de société américain, et dont
l'iconographie fondée sur l’exhibition de corps jeunes, féminins et plutôt dévêtus a entièrement colonisé les médias et les imaginaires, élaborant au fil du temps une véritable société de
l'indécence. La « décence commune », notion bien connue de George Orwell et Jean-Claude Michéa, est la première cible dans ce travail d'influence des consciences étalé sur plusieurs décennies.
Car une telle régression n'a rien de naturel. Dans son ouvrage, Stuart Ewen démontre que ce nouvel ordre « libéral libertaire » mondial, loin d’être l’aboutissement d’une évolution spontanée, a
bien été implanté de manière concertée selon des méthodes scientifiques de planification et d’ingénierie sociale. Les dévoiler pour s'en affranchir, tel est le défi auquel ce livre nous invite.
»
----------------------------------------------
CONCERNANT LES ENTREPRISES ET LEURS MANAGEMENT NEGATIF...
La manipulation, auparavant un art, est devenue une science grâce aux avancées dans les domaines de la connaissance (sociologie, psychologie sociale, neurosciences, cognivitisme) et de la
technologie (ondes radio, électro-acoustique, chimique, informatique, cybernétique).
L’ingénierie sociale, « modification planifiée du comportement humain » (Lucien Cerise), se veut alors la méthode ultime de destruction des mécanismes de cohésion sociale des
civilisations. Guerre aux cerveaux, elle se veut une guerre à la vie.
-------------------------------------------
http://www.youtube.com/watch?v=EKcbYikD364
LE TRIANGLE DE KARPMAN
Ce petit livre est une mise en bouche qui traiter d’un sujet essentiel: celui des « jeux de rôles » auxquels nous participons dans nos relations aux autres
et à soi-même. Tout à tour, nous sommes persécuteur, victime, sauveur… Ce Petit bouquin nous aide déjà à nous situer nous même et à définir ainsi notre « rôle »
préférentiel. Connu aussi sous le nom de « Triangle de Karpman », le « Triangle dramatique » fait la plupart du temps partie de notre vie inconsciente… Nous
sommes dans de la manipulation. Ce petit livre nous offre des pistes de réflexion pour tenter de sortir de ce triangle vicieux … Pour une prise de conscience, ce petit livre est parfait et peut être le début d’autres lectures plus ciblées sur la communication verbale et non verbale à laquelle
on se livre bien souvent. A vous, à nous de choisir d’aller plus loin dans cette réflexion par d’autres ouvrages plus complets.
Comment faire face aux sous-entendus et aux petites phrases dont nous sommes bombardés quotidiennement, répondre à la mauvaise foi et aux insinuations, faire la différence entre une manipulation
involontaire, maladroite et les ruses de manipulateurs patentés, résister aux provocations sournoises? Ce livre vous propose de découvrir de manière simple et souvent ludique un puissant modèle
et outil de gestion des conflits, connu dans le monde entier. Symbolisé par un triangle, il est très facile à utiliser. Grâce à lui, vous allez décortiquer les mécanismes des petites et grandes
manipulations de la vie de tous les jours, quels que soient votre interlocuteur et son statut, conjoint, chef, ami, enfant etc., et trouver la parade pour les contrer à coup sûr. Vous allez enfin
déstresser et pouvoir dormir tranquille car vous aurez appris à sortir des jeux malsains de la communication négative pour rentrer, même face à des mauvais coucheurs, dans l'ère de la
communication adulte et positive.
La nouvelle édition de ce guide se veut toujours plus pédagogique. La manipulation y est symbolisée par le
fameux triangle : Victime Persécuteur Sauveteur (ou triangle de Karpman du nom de son inventeur). Pour en sortir, les auteurs ont donc mis au point avec Karpman, un outil pratique : le
contre-triangle. Le livre montre comment s'en servir de façon très claire et très pragmatique et offre une série d'exercices et de cas décodés permettant aux lecteurs de s'entraîner et de réussir
à déjouer la manipulation en toutes circonstances.
Le pouvoir.... Nous le désirons tous, nous en avons tous besoin. Nous en ressentons les effets dans notre vie professionnelle et dans nos relations personnelles.
Claude Steiner montre que tout le monde peut avoir de la puissance sans être avide de pouvoir. Il explique comment nous pouvons nous servir de "l'autre face du pouvoir" - notre puissance
personnelle - pour obtenir ce que nous voulons. Cette approche pleine d'humanité est au-delà des logiques d'exploitation ou de manipulation des autres.
Dans un style clair et avec des exemples précis, l'auteur montre comment puiser dans les ressources individuelles pour neutraliser et positiver des situations qui, autrement, aboutiraient à une
impasse et à une sensation d'impuissance.
Ceux qui se laissent généralement dominer comprendront le mécanisme des techniques utilisées par ceux qui les manipulent et découvriront comment y parer. Ceux qui exercent du contrôle sur les
autres et qui se sentent mal à l'aise dans ce rôle, apprendront comment cesser les jeux de pouvoir sans perdre leur puissance.
"la récompense ultime de l'abandon du contrôle autoritaire, c'est la redécouverte de l'amour, la mutation du nouveau millénaire".
"Le triangle de Karpman montre qu’il est souvent difficile
de sortir des jeux psychologiques : sauveur, victime, persécuteur.
En fait, on joue des rôles et 80% des coachés sont des victimes. C’est à dire que ce qui leur arrive
n’est pas de leur faute. Difficile de leur en vouloir car notre société est bâti sur ce principe.
Ce rôle est confortable et surtout il n’engendre aucune remise en question ou en cause. Puisque l’autre est le responsable, je
préserve mon identité, excepté que je n’évolue pas d’un iota.
Autre rôle : celui du persécuteur. C’est celui qui sait, qui commande et qui va pointer du doigt
ce que vous ne faites pas bien. En fait, il va avoir une action sur la victime.
Cela étant, la victime peut attirer les bonnes grâces d’une troisième personne : le sauveteur.
C’est celui qui vous tend la main, qui vient vous aider, parfois même quand vous ne l’avez pas demandé.
Quand nous sommes dans ce triangle, tant que nous n’avons pas une vision claire afin de nous en sortir, nous y
restons.
Pour la route, une petite histoire qui représente à merveille ce triangle :
Au supermarché, afin d’être tranquille une épouse achète une BD à son fils mais naturellement, celui-ci insatisfait, en réclame une
seconde… Et là, que se passe-t-il ? La maman mécontente refuse et le petit se met à pleurer et à hurler.
Bref, il joue au persécuteur et sa maman endosse le rôle de victime. D’ailleurs, à
un moment donné, sa maman fera appel à un sauveur en disant : "Tu va voir, quand nous serons à la maison, j’en parlerais à ton père."
Et le pied est mis dans le triangle infernal.
Effectivement, une fois à la maison, elle rapporte à Olivier : "Oh ton fils m’a joué une sérénade dans le magasin. Quelle
honte ! Je ne savais plus ou me mettre."
Et là que décide le père ? Il pousse une soufflante à son fils. Il élève la voix tellement fort que le gamin fond en larmes.
Maintenant le père joue le rôle de persécuteur, l’enfant de victime et la maman va prendre naturellement le rôle de sauveur en disant : "Mais chéri , qui t’a demandé de
crier de cette façon ?"
Que va-t-il se passer ? Olivier commence à se disputer avec sa femme, alors elle
devient persécutrice : "Oui c’est toujours de cette façon là que cela se passe…"
Lui devient victime : "Ecoute, il faudrait savoir ce que tu veux, est-ce que c’est une éducation… ?"
Alors l’enfant, à un moment donné, va se mettre à pleurer en disant : S’il vous plaît ne vous disputez-pas !
Et là l’enfant tient le rôle de sauveur à son tour.
Cela signifie que lorsqu’on se trouve dans le triangle, quand on a endossé l’un des rôles, alors souvent, il faut se
préparer à vivre tous les rôles car c’est ainsi que cela marche !
Si on vous dit "Vous savez ce n’est pas de ma faute, parce que …", on vous invite à rentrer dans le
triangle afin que la personne joue le rôle de victime et vous de sauveur. Là, il est urgent de sortir de ce triangle afin de passer dans un autre dénommé "pouvoir, puissance,
permission".
Ce qui nous emmène tout droit au second triangle : pouvoir, puissance, permission.
La notion de pouvoir est simple. Elle est très bien illustrée dans le film Spider Man, lorsque
l’oncle d’un jeune enfant lui dit : "Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités". Vous inversez cette phrase et vous avez exactement la définition du
pouvoir.
Le premier rôle du coach est de rendre l’autre responsable et lui rappeler une règle de jeu très claire :
nous sommes les premiers responsables de ce qui nous arrive dans notre vie et nous ne devons accuser ni les autres ni le contexte.
La puissance, c’est jouer sur la notion de talent, c’est voir les talents de la personne et ceux
qu’elle doit développer pour passer à un niveau supérieur. En clair, c’est aller chercher chez la personne ce qu’elle va pouvoir mettre en place pour se sortir de la situation. C’est puiser dans
ses ressources.
Autre point, si une personne ne progresse plus, stagne ou régresse, c’est qu’elle est bloquée sur sa qualité première. Elle use et
abuse de ce qu’elle sait faire.
Un exemple : si je coache un manager autoritaire (être autoritaire est une qualité, excepté quand je ne sais plus faire que cela
et qu’alors cela commence à me desservir), il va falloir que j’aille chercher la qualité inverse c’est à dire le pardon.
Et quand mon manager sera aussi talentueux dans l’art de pardonner qu’il est dans celui d’être autoritaire, j’aurai une personne
puissante. Cela renvoie à la notion de charisme qui est la capacité de pouvoir adopter un comportement à ses différents extrêmes.Plus j’ai une palette large et plus je
prends de la puissance.
Enfin, en ce qui concerne la notion de permission, beaucoup de personnes ne s’autorisent pas à être
différentes, à changer de pensées ou de comportements et alors là, le rôle du coach est de leur octroyer des permissions.
Le reste n'est que litterature...
Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois sont chercheurs en psychologie sociale et
professeurs des Universités, le premier à Aix-en-Provence, le second à Nice. Ils publient régulièrement les résultats de leurs travaux dans des revues nationales et internationales. Outre ce
Petit traité, ils ont rédigé ensemble : Soumission et idéologies (1981), La soumission librement consentie (1998) aux Presses Universitaires de France et A radical dissonance theory (1996) chez
Taylor et Francis. Leurs productions scientifiques ainsi que leurs responsabilités éditoriales les placent parmi les personnalités les plus actives de la psychologie sociale francophone.
Amener quelqu'un à faire en toute liberté ce qu'il doit faire est
finalement moins compliqué qu'on ne le croit. Il existe aujourd'hui une somme impressionnante de connaissances scientifiques sur lesquelles on peut s'appuyer pour influencer les gens sans même
qu'ils s'en rendent compte. Évidemment, cela s'appelle de la manipulation. Mais, qu'on le veuille ou non, la manipulation peut être mise au service des causes les plus sombres comme des causes
les plus nobles. On peut par manipulation amener quelqu'un à s'aliéner dans une secte, comme on peut par manipulation amener quelqu'un à conduire plus prudemment, à dévorer les auteurs au
programme du Bac, à s'investir dans le boulot, etc. Ces connaissances relèvent de la psychologie de l'engagement. Elles sont au coeur de ce livre qui illustre leurs applications dans des domaines
aussi variés que la formation, la lutte contre les accidents de travail ou contre le Sida, le management, le marketing et même la thérapie.
Mariée depuis quelques mois, Marianne découvre peu à peu que son mari est
égocentrique et dominateur. Avenant et charmant en public, il la rabaisse en privé, impose ses habitudes, favorise sa carrière au détriment de celle de sa femme. A la violence psychologique
s'ajoute la violence physique. Marianne apprend à déchiffrer les humeurs de cet homme pervers, met en place des stratégies pour éviter le conflit, protéger ses trois enfants.
N'osant en parler et parce qu'elle pense que ses enfants ont besoin de leur père, elle vivra dix ans dans la gueule du loup. Plusieurs années après son divorce, elle redoutera encore de rentrer
chez elle. Il lui faudra du temps pour se reconstruire. Elle offre aujourd'hui un témoignage réfléchi sur les mécanismes de la perversité narcissique, du repli sur soi et incite les femmes à ne
plus se taire.
Quand on est manipulateur, on l'est avec tout le monde : sa famille, son
conjoint, ses voisins, ses collègues, la police, la justice... Alors, par quel miracle ne le serait-on pas avec ses enfants ? Bien qu'il se vante partout d'être un excellent parent, le parent
manipulateur est un usurpateur. Il ne développera jamais les compétences parentales indispensables pour que l'enfant se construise : amour inconditionnel, protection, cadre sécurisant, écoute et
permissions.
Tout au plus le parent manipulateur sera-t-il ponctuellement dans la séduction et la corruption, mais le reste du temps, il sera égal à lui-même : critique, dévalorisant, destructeur et
maltraitant.
Et si l'extrême intelligence créait une sensibilité exacerbée ? Et si elle
pouvait aussi fragiliser et parfois faire souffrir ?. Être surdoué est une richesse. Mais c'est aussi une différence qui peut susciter un sentiment de décalage, une impression de ne jamais être
vraiment à sa place. Comment savoir si on est surdoué ? Comment alors mieux réussir sa vie ? Comment aller au bout de ses ressources ?. Ce livre permet de mieux comprendre et de réapprivoiser sa
personnalité. Pour se sentir mieux avec soi et avec les autres, pour se réaliser enfin
La manipulation fait partie de la vie, ce qui fait la différence, c'est
l'intentionnalité. Mais comment repérer les premiers signes d'un abus de faiblesse ? Personnes âgées, enfants, adultes en état de sujétion psychologique : où commence l'influence normale et
saine, où commence la manipulation ? En se fondant sur son expérience clinique, Marie-France Hirigoyen, psychiatre, psychanalyste et victimologue, interroge la notion de consentement et les
dérives des comportements.
Une quête aussi précise qu'inspirée, qui révèle que le statut de victime n'est pas irréversible. De l'influence nocive à la sujétion ou au harcèlement, cet ouvrage donne des armes très concrètes
aux victimes, mais aussi aux témoins et aux professionnels concernés.
Lorsque vous interrogez des personnes sur les valeurs auxquelles elles
attachent de l'importance en matière de communication, vous obtenez généralement des réponses telles que la confiance, l'honnêteté ou la sincérité. Cependant, dans la vie quotidienne et
professionnelle, ces mêmes personnes mettent la plupart du temps de côté ces valeurs et ont recours à la manipulation, dès qu'il s'agit de défendre un point de vue ou des intérêts
personnels.
Comment vous soustraire à l'influence qu'on exerce sur vous ? Comment, vous aussi, user habilement de la manipulation ? Dans ce MiniGuide, vous découvrirez l'Art de la persuasion et les
différentes techniques de manipulation parmi lesquelles : l'autorité, la séduction, la fausse compassion, la culpabilisation. Et, par effet miroir, vous vous familiariserez avec les méthodes pour
vous en protéger adroitement ! Vous apprendrez, par exemple, à conserver l'initiative d'une conversation dans des situations émotionnellement fortes et à parer efficacement (en les ignorant
ou en les contournant) les tentatives de manipulation.
Vous pourrez également désamorcer les climats d'agression et neutraliser les personnalités qui essaient de vous soumettre, etc. Fort de cette lecture, rapide et efficace, d'une bonne connaissance
de la psychologie du Manipulateur et du Manipulé, vous pourrez à votre tour exercer votre propre influence tout en développant une vision éthique et honnête des relations
interpersonnelles.
Le harcèlement moral au travail est une des violences les plus
destructrices qui soient. Le succès du premier ouvrage de Marie-France Hirigoyen, paru en 1998, démontre que chacun d'entre nous est un jour l'acteur ou le témoin de ce phénomène social dont on
ignorait jusque-là l'ampleur. Depuis, les témoignages se sont accumulés, de multiples affaires ont éclaté, dans le public ou le privé, un débat permanent s'est instauré dans les médias entre
psychologues, chefs d'entreprises, syndicalistes, parties prenantes de ce fléau ordinaire. Riche de quatre années d'expériences et de réflexions nouvelles, Marie-France Hirigoyen, dans ce second
ouvrage paru sous le titre original "Malaise dans le travail, harcèlement moral - Démêler le vrai du faux", affine son analyse, poursuit son combat, afin de mieux comprendre et prévenir.
Il est des personnalités qui ont la faculté rare de rendre leur
interlocuteur intelligent. Alain-Noël Henri compte parmi celles-là. Né en 1938, normalien, agrégé de philosophie, psychologue et psychanalyste, il fait partie de ces bâtisseurs injustement
méconnus hors de leur région, dont les réalisations font trace et sont comme autant de pensées incarnées. L'une de ses principales constructions (un cursus de formation en psychologie à l'adresse
des professionnels du lien, soignants, travailleurs sociaux, enseignants...) est connue sous les termes " Formation à partir de la pratique ". Si sa pensée procède d'une double assise où analyse
dialectique et psychanalyse se fécondent mutuellement, Alain-Noël Henri agit en véritable maïeuticien, considérant la pratique comme le terreau d'une élaboration théorique qui ne demande qu'à
éclore. Dans un entretien approfondi, il nous livre sa réflexion sur la pratique, le savoir et le rapport au savoir. S'y combinent les avatars d'une biographie et une analyse des rapports de
force qui structurent le champ social. Il invite le lecteur à faire chuter le savoir de sa position de sacralité et à s'approprier sa pensée, après en avoir mis à jour les ressorts sociaux et
inconscients.
Chaque femme porte en elle une force naturelle, instinctive, riche de dons
créateurs et d'un savoir immémorial. Mais la société et la culture ont trop souvent muselé cette " Femme sauvage ", afin de la faire entrer dans le moule réducteur des rôles assignés.
Psychanalyste et conteuse, fascinée par les mythes et les légendes, auteur également du Jardinier de l'Eden, Clarissa Pinkola Estés nous propose de retrouver cette part enfouie, pleine de
vitalité et de générosité, vibrante, donneuse de vie. A travers des " fouilles psycho-archéologiques " des ruines de l'inconscient féminin, en faisant appel aux traditions et aux représentations
les plus diverses, de la Vierge Marie à Vénus, de Barbe-Bleue à la petite marchande d'allumettes, elle ouvre la route et démontre qu'il ne tient qu'à chacune de retrouver en elle la Femme
sauvage. Best-seller aux Etats-Unis, ce livre exceptionnel est destiné à faire date dans l'évolution contemporaine de l'identité féminine.
Qui n'a pas vécu, un jour ou l'autre, la morsure cruelle de l'abandon ? Qui
n'en éprouve pas, parfois, la sourde angoisse ? Ce livre, qui s'adresse à chacun, explore les abandons, vécus ou craints, et leurs multiples conséquences - dépendance, dépression, honte -, ainsi
que les défenses qui permettent de les occulter, de les maîtriser ou de les justifier. Après être remonté aux origines infantiles de ces troubles, l'auteur nous guide concrètement pour nous
libérer de nos peurs, de nos culpabilités, de nos refus de changer et des schémas inconscients qui nous enferment dans le pire des cachots : celui de victime.
En choisissant de ne plus jouer ce "mauvais rôle", il devient possible de guérir de nos blessures d'abandon et de ne pas les reproduire sur nos proches ou nos enfants...
Comment revenir à l'écoute de notre temps à nous, le temps intime ? Quelle
est la part de nous-mêmes leurrée par des loisirs clés en main ? Comment souhaitons-nous gérer notre vie et notre temps libre ? Souhaitons-nous un développement personnel de qualité ou
n'appartenir qu'à la gamme infinie des distractions qui nous sont proposées ? Souvent, nous vivons le temps en accéléré. Quand, enfin, nous avons du temps libre, nous cherchons à le tuer par
toutes sortes de comportements qui s'interprètent au travers du prisme de notre temporalité. Cette facilité à combler le moindre temps mort conduit tout droit à l'ennui et au mal-être. Voici un
nouvel enjeu essentiel à notre qualité de vie. Le combat ne se limite plus à gagner du temps libre mais à reconnaître " notre " temps, derrière les multiples occupations, celui en accord avec
notre intimité et nos vraies aspirations.
Le fantôme de Rainer Maria Rilke accompagne ce livre. Se souvenant des
Lettres à un jeune poète, le docteur Yalom nous livre ici les conseils qu'il pourrait donner à un jeune psy et à ses patients. Construit en une sorte d'inventaire libre et généreux, L'Art de la
thérapie nous invite à aborder en 85 épisodes les thèmes qui sont au coeur de la thérapie existentielle : le rôle essentiel de la relation, le dévoilement de soi, l'ici et maintenant ou
l'importance des rêves.
Invoquant tour à tour Epicure, Freud, Nietzsche, Schopenhauer ou Spinoza, tout en s'appuyant sur son expérience et ses talents de conteur, Irvin Yalom explore les différentes approches,
pratiques, philosophiques ou émotionnelles, présentes dans toute thérapie. Ainsi le patient comme le psy pourront-ils en tirer un enseignement précieux - une meilleure appréhension de la
complexité et de l'incertitude qui sous-tend l'entreprise thérapeutique.
A l'usage des praticiens comme des patients, ce livre propose une vision de
la thérapie à la fois globale et précise, théorique et concrète. Construit en trois volets il développe la théorie et les concepts de l'accompagnement psychologique (I), relate de nombreux
entretiens cliniques (II) et résume les principes de mise en oeuvre pour leur réalisation (III). Il présente notamment des notions innovantes : l'uchrotopie, qualité ni spatiale ni temporelle de
la structure psychique, et la maïeusthésie, approche qui envisage la thérapie comme une " naissance de soi ". Dans ce processus, il s'agit plus pour le patient de se rencontrer que de se
raconter. Le sujet est au coeur de la démarche et compte toujours plus que ce qui s'est passé. Toutes les parts constituantes de sa psyché peuvent ainsi être contactées. Apparemment éloignées les
unes des autres, elles révèlent au cours de la cure leur contigüité. Agir sur l'une touche l'autre. Cette " proximité " intérieure permet une réhabilitation de soi dans un profond sentiment de
réalité, en tenant compte de toute sa vie (y compris dans le transgénérationnel), sans pour autant la moindre régression.
Méthode de communication centrée sur la personne, l'entretien motivationnel
est un outil dont l'intérêt est maintenant bien démontré dans les situations où ambivalence et motivations sont au coeur des processus de changement. Il permet d'atteindre une cible
particulièrement importante dans la santé publique : l'amélioration des comportements de santé, qui influencent de façon si déterminante la longévité et la qualité de vie. Devenu une passerelle
entre les différents métiers du soin, il s'affirme comme une référence pour tous les praticiens de la santé, bien au-delà de l'addictologie où travaillaient les deux psychologues qui l'ont
défini, W. Miller et S. Rollnick. Fait significatif , leur coauteur, Christopher Butler, enseigne la médecine. Le présent ouvrage s'adresse à tous les soignants, seuls ou en équipe. Parce qu'il y
a un temps pour mettre en action son expertise et un temps où il est utile de faire appel à l'approche motivationnelle - qui d'ailleurs, lors de la consultation, ne prend pas plus de temps qu'une
approche directive-, il leur en livre les clés à l'aide de nombreux exemples. L'ouvrage, tourné vers la pratique, invite à la pratique.
Conçue par Francine Shapiro en 1987, la méthode EMDR est passée en vingt
ans du statut de curiosité - qui pouvait penser que faire bouger les yeux permettrait de guérir les traumas - à celui de méthode unanimement reconnue comme efficace dans le traitement de l'état
de stress post-traumatique. Dans ce livre, enfin disponible en langue française, Francine Shapiro explique avec une clarté remarquable les bases de sa découverte fondamentale : il est possible de
stimuler le processus de retraitement des souvenirs dysfonctionnels en mobilisant l'attention par des mécanismes physiques et en accompagnant les associations spontanées qui en découlent dans la
mémoire. Véritable manuel pratique, cet ouvrage offre à tous les cliniciens : psychiatres, psychologues, psychothérapeutes, l'intégralité d'une découverte amenée à transformer durablement le
champ des psychothérapies.
Comprendre comment fonctionnent les groupes de travail, dans
quelles conditions ils sont le plus efficaces et produisent des décisions fondées, sont des questions primordiales qui depuis longtemps mobilisent praticiens, managers et chercheurs.
Pédagogique et scientifique, s´appuyant sur les travaux fondateurs et classiques comme sur les études les plus récentes (en particulier celles publiées en anglais), cet ouvrage propose une
synthèse des différents modèles théoriques de la psychologie sociale ainsi que ses principaux résultats concernant les groupes et plus particulièrement les groupes au travail.
Dans un style clair et accessible, avec des exemples puisés dans la vie professionnelle et sociale, sont notamment présentés :
- les éléments fondateurs de la groupalité : aspects perceptifs, structuraux, normatifs et identitaires ; besoin d´appartenance ; phénomènes de leadership et de pouvoir.
- les notions d´efficacité, les processus bénéfiques ou délétères de la décision collective, les conditions grâce auxquelles le groupe au travail peut répondre aux attentes de qualité et de
rationalité qu´il suscite.
Destiné aux étudiants en psychologie, psychologie sociale, management, communication et à ceux des écoles de commerce, Psychologie sociale du groupe au travail suscitera également l´intérêt des
professionnels de la formation continue, des psychologues du travail, des responsables RH, des managers et des chefs d´équipes.
Maria Augustinova
Est maître de conférence en psychologie sociale à l´Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand) et membre du Laboratoire de Psychologie Sociale et Cognitive (UMR 6024 CNRS). Elle a également
enseigné le comportement organisationnel au sein du Groupe ESC Clermont-Graduate School of Management. Ses recherches portent, entre autres, sur l´impact de différents facteurs contextuels sur le
raisonnement individuel et en groupe.
Dominique Oberlé
Est professeure émérite de psychologie sociale à Paris Ouest Nanterre la Défense, et membre du Laboratoire Parisien en Psychologie Sociale (Lapps – EA 4386). Elle travaille actuellement sur la
validation des connaissances produites en groupe. Parallèlement à son travail d´enseignante-chercheuse, elle est intervenue comme formatrice et consultante dans nombre d´organismes et
entreprises.
Cet ouvrage synthétique et pédagogique présente ces deux troubles cliniques que sont le burnout (ou fatigue
chronique) et le stress post-traumatique (TSPT). Avec des illustrations et nombreuses vignettes cliniques il détaille les liens entre ces deux pathologies et présente les
traitements psychologiques du burnout et du TSPT.
Cet ouvrage présente, de manière synthétique et pédagogique, ces deux troubles cliniques que sont le burn-out (ou fatigue chronique) et le stress post-traumatique (TSPT).
Sommaire
Introduction. Historique, clinique et modèles du burnout et des troubles de stress
post-traumatiques. Clinique et modèles principaux du burnout. Symptomatologie, facteurs prédictifs et modèles cognitifs des PSPT.Concomitance d'un TSPT et d'un burnout pathologique. Expression clinique conjointe du burnout et des TSPT : une
symptomatologie polymorphe. Facteurs prédictifs spécifiques et facteurs prédictifs communs. Approches
thérapeutiques du TSPT et du burnout pathologique. La thérapie du TSPT. La thérapie du burnout. Pistes thérapeutiques du syndrome conjoint burnout.-TSPT.
Biographie des auteurs Abdel Halim
Boudoukha - Maître de conférences en psychologie clinique et psychopathologie à l'université de Nantes, il est aussi psychologue clinicien. Il a déjà publié chez Dunod "Burn-out et
traumatismes psychologiques" (TOPOS +, 2009).
Stress ou épuisement, internet et les réseaux sociaux alimentent ce sentiment d'épuisement car
l'actualité ne s'arrête plus et les réelles pauses sont difficiles à trouver avec un smartphone toujours allumé dans la poche.
Les étudiants surchargés, ayant du mal à gérer leurs priorités dans leurs études mais aussi avec leurs parents ou amis peuvent être soumis à ce nouveau stress.
« Les burn-out (syndrome d’épuisement professionnel) se multiplient et se généralisent. Ils se manifestent par un écroulement physique provoqué par une accumulation de facteurs psychiques
négatifs, expose Nathalie Dedebant, consultante formatrice pour le cabinet Cegos. Et c’est une erreur de croire qu’il n’y a que les manageurs et les cadres qui en sont victimes, même s’ils sont
particulièrement sujets à ce genre de problème car la frontière entre leurs vies professionnelle et personnelle est moins marquée que pour un employé. »
Plusieurs suicides de salariés de la Poste sur leur lieu de travail en 2012 avaient mis l’entreprise et les maux psychosociaux sous les feux des projecteurs. Aujourd’hui, selon le ministère du
Travail, « plus d’un salarié sur trois déclare vivre des situations de tension dans ses rapports avec ses collègues ou sa hiérarchie ». Dans « Gérer les risques psychosociaux », les auteurs,
l’anthropologue Jean-Edouard Grésy et les consultants spécialistes du dialogue social Ricardo Pérez Nückel et Philippe Emont, répondent en détail à la question « comment conjuguer bien-être et
efficacité au travail ? ». Ces trois associés au sein du cabinet Alter Nego proposent de réhabiliter une « conflictualité productive », suivant l’expression de Paul Ricœur. Ils expliquent en
substance qu’« une gestion saine des conflits entretient l’innovation et permet le progrès ».
Ce livre propose de nombreuses réponses pratiques lorsque l'on est confronté à
une situation de harcèlement moral au travail. Les auteurs, psychologue, avocate et journaliste, ont une approche inédite de la souffrance au travail, entre droit et psychologie.
Le harcèlement moral au travail est profondément déstabilisant.
Que faire ? Comment se protéger ? Comment repérer une situation de harcèlement ?
Les victimes sont souvent démunies et peuvent se retrouver très isolées.
Cet ouvrage développe des points clés dans les stratégies de défense aussi bien en termes d'intégrité psychologique que de preuves juridiques. Il est destiné à améliorer la compréhension du
phénomène de harcèlement et sa prévention.
Les auteurs ont illustré leur propos de nombreux exemples d'affaires jugées et de témoignages de victimes, sur un sujet souvent tabou.
Psychologie duTravail et des Organisations, revue internationale de langue française, publie des articles scientifiques en langue française et participe au développement scientifique
international de la discipline.
Elle s'adresse à toutes les personnes travaillant dans ce domaine d'activité ou s'y intéressant : psychologues, responsables des ressources humaines, gestionnaires, médecins du travail,
enseignants, chercheurs, étudiants, etc. La revue publie des articles originaux, des revues de questions, des comptes rendus de recherches, y compris celles réalisées sur le terrain ou dans une
perspective d'application. Les thèmes principaux concernent les aspects individuels, psychosociaux et structurels du travail et des organisations. Les travaux doivent satisfaire aux
critères de vérification scientifique et être présentés dans un langage clair. La revue comporte environ 384 pages distribuées en quatre numéros par an.
A titre d'exemples non exclusifs, on peut citer les questions portant sur: la gestion et le développement des ressources humaines (formation, compétences, innovation), l'organisation et
l'évaluation des systèmes (changement, communication, climat), les articulations hommes organisations-techniques (représentations, aspects culturels, négociation, coopération, style de
direction), la santé (bien-être, conditions de travail, stress, risques, sécurité), l'environnement, les aspects psychologiques liés à l'emploi et au non-emploi (sélection, orientation,
évaluation des personnes, insertion, identité, implication), le rôle du psychologue (expertise, conseil, mode d'intervention), l'épistémologie, la méthodologie et la déontologie.
Combien d’employés sont d’accord pour dire qu’ils ont plus de capacité, de créativité, de talent, d’initiative et d’ingéniosité que
leur poste ne leur demande ? 99% répondront qu’ils en ont plus.
Il est admis que les ressources sont gaspillées. Cet appauvrissement des résultats est-il dû à un mauvais management ou à l’attitude des individus envers ce qui est
répétitif, ennuyeux et stressant ?
Le Samedi 15 février dernier s’est tenue à Colmar une conférence de Lucien Cerise, organisée par le Cercle Eugène Ricklin, ayant pour thème l’Ingénierie sociale.
Derrière ce terme un peu technique, un peu barbare, on trouve en fait tout l’éventail de contrôle du cerveau humain en particulier et des masses en général.
Nous avons donc pu être initié aux techniques utilisées par le pouvoir pour ainsi mieux contrôler le peuple, mieux le lobotomiser. Contrairement aux dictatures et régimes forts qui affirment
clairement leur autoritarisme, les régimes dits « démocratiques » utilisent quant à eux des techniques plus subversives et insidieuses, afin d’obtenir le consentement des foules,
méthodes parfois même inspirées du marketing et management purs à l’anglo-saxonne.
Un sujet passionnant qui nous fût exposé par l’auteur de « Gouverner par le chaos », les participants ont ainsi pu continuer le débat autour d’un dîner.
« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus
sacré des droits et le plus indispensables des devoirs »
extrait de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, 1793, article 35.
Du groupe de Bilderberg au Bohemian Club, entre les lobbies de
Washington et de Paris, William Bergman, un spin-doctor de la Maison-Blanche, travaille à l'élaboration du Nouvel ordre mondial, parachèvement de la lutte des classes au bénéfice du Capital.
Ingénierie sociale, reality-building, crises provoquées dans tous les domaines, gouvernance par le chaos et l'anarchie, telles sont ses armes. Pendant ce temps, un Français déprimé commence à se
réinformer sur Internet et à comprendre pourquoi il va si mal... et le monde également. « La leçon la plus importante que William avait retenue de son père était la suivante. Depuis des siècles,
les guerres entre peuples et nations servaient de paravent à une guerre beaucoup plus discrète, une guerre cognitive que les élites dirigeantes de toutes les époques et de tous les pays avaient
déclarée aux populations qu'elles administraient. C'était une guerre parfaitement légitime, une guerre de survie. Les élites dominantes étant minoritaires par rapport à la majorité dominée, elles
avaient toujours été menacées de disparaître sous la pression du nombre et des soulèvements populaires. Elles avaient donc le droit de se défendre, comme elles avaient le droit à la vie, ainsi
que le stipulait l'article 3 de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme de 1948. La meilleure défense étant l'attaque, elles étaient donc moralement fondées à mettre en pratique des
frappes préventives sous la forme d'opérations psychologiques de manipulation visant à désarmer mentalement le peuple et à rendre ainsi impossible toute révolte ou révolution de sa part. »
Dans cette brochure, vous trouverez des repères méthodologiques et un
outil pratique RPS-DU pour repérer et évaluer les facteurs de risques psychosociaux et les intégrer dans le document
unique.
La brochure donne également des exemples de pistes pour la définition du plan d'actions.
Elle complète la brochure ED 6139 "Risques psychosociaux et document unique. Vos questions, nos réponses".
Une enquête a été ouverte, suite au rapport de l'inspection du travail concernant une série de suicides à France Telecom. Ce rapport
dénonçait la «mise en danger de la vie d'autrui», et le «harcèlement moral» dont seraient victimes des salariés du fait des méthodes de gestion du personnel.
«Harcèlement managérial»
L'inspection du Travail avait pointé, dans son rapport, le «harcèlement managérial» dont «sont victimes les fonctionnaires, mis sur la touche, incités à changer de métier ou à quitter
l'entreprise». Elle avait analysé 14 cas de «suicides, tentatives de suicides et de dépression pathologique» liés, selon elle, à la politique globale du personnel mise en oeuvre lors des
restructurations depuis 2004.
«La direction alertée à plusieurs reprises»
Dans une lettre à Sud-PTT, l'inspectrice du travail, Sylvie Cattala, avait notamment rapporté que la direction de France Telecom avait été «alertée à de nombreuses reprises», entre2005 et2009,
sur l'existence de «risques psychosociaux pouvant être graves» au sein de l'entreprise.
Outre le harcèlement moral, l'information judiciaire ouverte par le parquet concerne également le chef «d'insuffisance du document
d'évaluation des risques dans l'entreprise». Si la responsabilité pour harcèlement moral de France Telecom comme personne morale devait être retenue, il s'agirait d'une première en Francepour une entreprise.
Par ailleurs, «sept ou huit» autres enquêtes préliminaires sont en cours en France, ouvertes à Paris et dans d'autres juridictions, sur
des cas de salariés faisant état de harcèlement moral, selon une source judiciaire. Toutes devraient être centralisées à Paris. A Besançon, une information judiciaire a été ouverte, en mars, pour
«homicide involontaire» à la suite du suicide d'un salarié de France Telecom en août2009. Il s'agissait de la première information judiciaire ouverte après cette vague de suicides.
35 suicides entre2008 et2009
En2008 et2009, le nombre de suicides de salariés de France Telecom s'est établi à 35, selon direction et syndicats. Selon l'observatoire du stress et des mobilités forcées, créé par la CFE-CGC et
Sud-PTT, onze salariés se sont suicidés depuis janvier. Un beau petit record.
Série de burn-outs chez Aluminium Dunkerque : le rythme de travail effraie les salariés PUBLIÉ LE 02/05/2014 CLÉMENT MARTINET
Les nouvelles règles de
productivité ont en effet bousculé le rythme de travail des salariés :quatre membres de
l’encadrement de l’usine et deux opérateurs ont été diagnostiqués en état d’épuisement professionnel par la médecine du travail en six mois. « Il est vrai que la
cadence a changé depuis mon arrivée, explique le directeur général Colin McGibbon. Mais les prix de
l’aluminium ont tellement diminué que nous étions sous pression. Il a fallu adopter une nouvelle dynamique, et grâce à cela, nous avons réalisé des records de production. »
Selon le syndicat, l'homme âgé de 48 ans s'est "suicidé par pendaison" dans un escalier de service des locaux des services d'ingénierie de la SNCF situés dans le
XIIIe arrondissement, où il travaillait comme planificateur de projet.
"Déshumanisation de la SNCF"
"Son épouse avait signalé sa disparition le lundi (18 novembre)", a précisé à l'AFP le syndicat, pour qui "le fait qu'il n'ait été retrouvé qu'après plusieurs jours en dit long sur la
déshumanisation de la SNCF".
Interrogé par l'AFP, le service communication de la SNCF a confirmé qu'"un agent a été retrouvé décédé samedi par la police sur l'emprise SNCF où il travaillait". "Sa famille avait signalé sa
disparition", a ajouté l'entreprise, sans préciser à quelle date. "A notre connaissance, il n'a pas laissé de courrier" pour expliquer son geste, a indiqué l'entreprise, pour qui "il n'y a pas de lien fait avec son
activité au sein de la SNCF".
Une cellule psychologique a été mise en place pour ses collègues et un Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) s'est réuni, a indiqué en outre la SNCF. Selon le
syndicat, il s'agit du huitième
suicide d'un salarié dans les enceintes de l'entreprise !
La destruction des liens symboliques entre les hommes attise
la haine et la xénophobie. En de telles circonstances, lalutte contre les discriminations semble rendre possible une société multiculturelle tolérante et
ouverte.
Illusions. ces mots sont en réalité ceux de l'idéologie libérale. Leur seule fonction véritable est la réalisation d'un marché du travail libre et non faussé, pour une exploitation maximale de la
main d'oeuvre, pour une humanité de consommateurs. La lutte contre les discriminations est un dispositif de domination qui brise les liens existants non conformes au
marché.
Ce livre propose un changement de paradigme à ceux qui refusent l'emprise de ce Système. Rupture avec les perspectives de la tradition de droite, axée sur une perception biologique de la
pluralité humaine : mais rupture aussi avec les perspéctives de la tradition de gauche, désormais recyclée dans l'ingénierie sociale capitaliste. Nous devons nous unir pour résister, non en
réconciliant les traditions politiques du passé, mais en les dépassant.
Le tissage des sociétés humaines, c'est le lien. Et le lien ne se réduit pas aux libres contrats : c'est la langue, les symboles, les histoires. Une pensée de résistance efficace au totalitarisme
contemporain sera, nécessairement, une pensée du lien. C'est précisément pour l'interdire que le Système conduit une très fumeuse "lutte contre les discriminations". Libérons-nous de l'emprise
sournoise de ce discours en trompe-l'oeil : écrasons l'infâme !
Le spectacle du fétichisme de la marchandise fait le devenir du
monde. L'existence humaine n'y est là qu'une longue errance angoissée sur le marché narcissique des rencontres factices. Partout règne la liberté despotique de l'argent et l'humain asservi et
déchiré par la dictature démocratique de l'avoir et du paraître, ne cesse de consommer sa propre soumission. Contre ce totalitarisme de la fausse conscience, il s'agit de tourner le dos à la mise
en scène de la passivité moderne, pour retrouver les véritables chemins du sens critique et poser en pratique la question radicale de l'authenticité de l'être. A l'heure où les troubles sociaux
d' envergure, qui partout s'annoncent, menacent l'organisation inhumaine de l' ordre existant, l'auteur tient à dire qu'il n est pas indifférent de rappeler que toutes les politiques de la raison
marchande sont, de l'extrême droite à l'extrême gauche du Capital, l'ennemi absolu et définitif de toute joie humaine véridique.
LES EMPLOYEURS DEVANT LA JUSTICE
Les affaires de suicide au travail sont de plus en plus souvent l’objet de plaintes contre l’employeur. La plupart du temps, les affaires sont jugées au Tribunal des Affaires de Sécurité
Sociale. Les victimes tentent d'y faire reconnaître le suicide en accident du travail et parfois attaquent l'employeur pour faute inexcusable. Les délais sont longs et les condamnations sont
souvent jugées insuffisantes par les victimes. L'entreprise étant, au pire, contrainte à prendre à sa charge le versement de la rente attribuée en réparation aux familles...
Les familles n'hésitent plus à porter plainte au pénal contre l'employeur pour homicide involontaire, évoquant même parfois la « mise à mort » par le travail.
Quelle que soit la juridiction, chaque procès est lourd, douloureux, éprouvant, la défense n'hésitant pas à mettre en avant les fragilités personnelles du salarié. La vraie difficulté étant
d'établir le lien de cause à effet entre harcèlement, surcharge de travail ou mauvaise organisation du travail et suicide.
Bien plus que de demander une réparation (impossible) la motivation des familles semble plutôt qu'on établisse la gravité des faits ainsi que la responsabilité. Ne plus avoir à faire à un
management qui joue avec le moral de ses employés.
Suicides des chefs d’entreprise : quels sont les chiffres disponibles
Novembre 2014
Depuis quelques jours,le Medef et ses représentants préparent une mobilisation des dirigeantspour le début du mois de décembre. Afin de mettre en exergue la détresse des
dirigeants,plusieurs acteurs de
l’organisation patronaleavancent le chiffre « d’un suicide tous les deux jours chez les patrons de PME » de manière récurrente. Selon un observatoire spécialisé, on
en compterait même deux par jour. D’où viennent ces chiffres et quelles sont les statistiques disponibles en la matière ?
Si l’on compare le chiffre 16,2 pour 100 000 habitants avec celui de l’Inserm qui indiquait que le taux de suicide chez les artisans, commerçants et chefs d’entreprise s’élevait à 18/100 000
en 2007, les chiffres sont assez proches. Sachant de surcroît que l’Inserm ne donne de résultats concernant les artisans, commerçants et chefs d’entreprise de plus de 9 salariés
que pour les hommes, qui connaissent un taux de suicide beaucoup plus important que les femmes à l’échelle nationale. Plus encore, pour l’ensemble des catégories socio-professionnelles,
l’Inserm trouvait un taux de 19,5 / 100 000. Supérieur à celui des seuls artisans, commerçants et chefs d’entreprises de plus de 9 salariés. Il n’y aurait donc pas de spécificité
particulière dans le taux de suicide chez les chefs d’entreprise.
Que penser dès lors de la statistique en nombre de suicides, celle évoquée par Geoffroy Roux de Bézieux d’un suicide tous les deux jours ou celle quatre fois plus élevée du professeur Torres,
deux par jour ? Tout dépend naturellement du champ de la population concernée. S’il s’agit de tous les chefs d’entreprise, que l’Insee estime à 2,2 millions en France, alors le nombre crédible
serait probablement autour d’un suicide par jour, qui représenterait un taux de 16,6 / 100 000, très proche de la moyenne nationale et du chiffre évoqué par l’Inserm pour les
hommes artisans, commerçants et chefs d’entreprises de plus de 9 salariés. Deux suicides par jour (soit un taux de 33,2 / 100 000) apparaîtrait très étonnant, puisqu’il s’agirait d’un niveau
supérieur à celui des seuls agriculteurs, pourtant parmi les plus touchés par le suicide, en tout cas en comparaison des autres catégories socio-professionnelles. Et un suicide tous les
deux jours serait en fait anormalement faible, si la population de référence est bien celle de tous les chefs d’entreprise.
On pourrait naturellement imaginer que les populations à laquelle font référence soit M. Roux de Bézieux, soit M. Torres, sont différentes de celle de l’ensemble des chefs d’entreprise. Mais
ni l’un ni l’autre n’a apporté de précision en la matière. Il est en tout cas exclu qu’il s’agisse des seuls dirigeants de PME au sens strict, soit environ 130 000 personnes, car alors les taux
de suicide correspondants seraient aberrants au regard des statistiques existantes.
--------------------------------------
Novembre 2014
Depuis quelques jours,le Medef et ses représentants préparent une mobilisation des dirigeantspour le début du mois de décembre. Afin de mettre en exergue la détresse des
dirigeants,plusieurs acteurs de
l’organisation patronaleavancent le chiffre « d’un suicide tous les deux jours chez les patrons de PME » de manière récurrente. Selon un observatoire spécialisé, on
en compterait même deux par jour. D’où viennent ces chiffres et quelles sont les statistiques disponibles en la matière ?
Si l’on compare le chiffre 16,2 pour 100 000 habitants avec celui de l’Inserm qui indiquait que le taux de suicide chez les artisans, commerçants et chefs d’entreprise s’élevait à 18/100 000
en 2007, les chiffres sont assez proches. Sachant de surcroît que l’Inserm ne donne de résultats concernant les artisans, commerçants et chefs d’entreprise de plus de 9 salariés
que pour les hommes, qui connaissent un taux de suicide beaucoup plus important que les femmes à l’échelle nationale. Plus encore, pour l’ensemble des catégories socio-professionnelles,
l’Inserm trouvait un taux de 19,5 / 100 000. Supérieur à celui des seuls artisans, commerçants et chefs d’entreprises de plus de 9 salariés. Il n’y aurait donc pas de spécificité
particulière dans le taux de suicide chez les chefs d’entreprise.
Que penser dès lors de la statistique en nombre de suicides, celle évoquée par Geoffroy Roux de Bézieux d’un suicide tous les deux jours ou celle quatre fois plus élevée du professeur Torres,
deux par jour ? Tout dépend naturellement du champ de la population concernée. S’il s’agit de tous les chefs d’entreprise, que l’Insee estime à 2,2 millions en France, alors le nombre crédible
serait probablement autour d’un suicide par jour, qui représenterait un taux de 16,6 / 100 000, très proche de la moyenne nationale et du chiffre évoqué par l’Inserm pour les
hommes artisans, commerçants et chefs d’entreprises de plus de 9 salariés. Deux suicides par jour (soit un taux de 33,2 / 100 000) apparaîtrait très étonnant, puisqu’il s’agirait d’un niveau
supérieur à celui des seuls agriculteurs, pourtant parmi les plus touchés par le suicide, en tout cas en comparaison des autres catégories socio-professionnelles. Et un suicide tous les
deux jours serait en fait anormalement faible, si la population de référence est bien celle de tous les chefs d’entreprise.
On pourrait naturellement imaginer que les populations à laquelle font référence soit M. Roux de Bézieux, soit M. Torres, sont différentes de celle de l’ensemble des chefs d’entreprise. Mais
ni l’un ni l’autre n’a apporté de précision en la matière. Il est en tout cas exclu qu’il s’agisse des seuls dirigeants de PME au sens strict, soit environ 130 000 personnes, car alors les taux
de suicide correspondants seraient aberrants au regard des statistiques existantes.
--------------------------------------
Novembre 2014
Depuis quelques jours,le Medef et ses représentants préparent une mobilisation des dirigeantspour le début du mois de décembre. Afin de mettre en exergue la détresse des
dirigeants,plusieurs acteurs de
l’organisation patronaleavancent le chiffre « d’un suicide tous les deux jours chez les patrons de PME » de manière récurrente. Selon un observatoire spécialisé, on
en compterait même deux par jour. D’où viennent ces chiffres et quelles sont les statistiques disponibles en la matière ?
Si l’on compare le chiffre 16,2 pour 100 000 habitants avec celui de l’Inserm qui indiquait que le taux de suicide chez les artisans, commerçants et chefs d’entreprise s’élevait à 18/100 000
en 2007, les chiffres sont assez proches. Sachant de surcroît que l’Inserm ne donne de résultats concernant les artisans, commerçants et chefs d’entreprise de plus de 9 salariés
que pour les hommes, qui connaissent un taux de suicide beaucoup plus important que les femmes à l’échelle nationale. Plus encore, pour l’ensemble des catégories socio-professionnelles,
l’Inserm trouvait un taux de 19,5 / 100 000. Supérieur à celui des seuls artisans, commerçants et chefs d’entreprises de plus de 9 salariés. Il n’y aurait donc pas de spécificité
particulière dans le taux de suicide chez les chefs d’entreprise.
Que penser dès lors de la statistique en nombre de suicides, celle évoquée par Geoffroy Roux de Bézieux d’un suicide tous les deux jours ou celle quatre fois plus élevée du professeur Torres,
deux par jour ? Tout dépend naturellement du champ de la population concernée. S’il s’agit de tous les chefs d’entreprise, que l’Insee estime à 2,2 millions en France, alors le nombre crédible
serait probablement autour d’un suicide par jour, qui représenterait un taux de 16,6 / 100 000, très proche de la moyenne nationale et du chiffre évoqué par l’Inserm pour les
hommes artisans, commerçants et chefs d’entreprises de plus de 9 salariés. Deux suicides par jour (soit un taux de 33,2 / 100 000) apparaîtrait très étonnant, puisqu’il s’agirait d’un niveau
supérieur à celui des seuls agriculteurs, pourtant parmi les plus touchés par le suicide, en tout cas en comparaison des autres catégories socio-professionnelles. Et un suicide tous les
deux jours serait en fait anormalement faible, si la population de référence est bien celle de tous les chefs d’entreprise.
On pourrait naturellement imaginer que les populations à laquelle font référence soit M. Roux de Bézieux, soit M. Torres, sont différentes de celle de l’ensemble des chefs d’entreprise. Mais
ni l’un ni l’autre n’a apporté de précision en la matière. Il est en tout cas exclu qu’il s’agisse des seuls dirigeants de PME au sens strict, soit environ 130 000 personnes, car alors les taux
de suicide correspondants seraient aberrants au regard des statistiques existantes.
--------------------------------------
LA FABRICATION DU CONSENTEMENT
Les médias constituent un système qui sert à communiquer des messages et des symboles à la population. Ils ont vocation à distraire, amuser, informer, et à inculquer aux individus les croyances
et codes comportementaux qui les intégreront aux structures sociales au sens large. Dans un monde où les richesses sont fortement concentrées et où les intérêts de classe entrent en conflit,
accomplir cette intégration nécessite une propagande systématique. Une modélisation de la propagande se focalise sur la prodigieuse inégalité dans la capacité de contrôle des moyens de production
; et ce qu'elle implique tant du point de vue de l'accès à un système de médias privés que de leurs choix et fonctionnements. Le modèle permet de reconstituer par quels processus le pouvoir et
l'argent sélectionnent les informations.
Voici un livre très intéressant sur la fabrication du consentement disponible sur le site Amazon!
____________________________
NOAM CHOMSKY
Commençons par la question des médias. En France, en mai 2005, lors du référendum sur le traité de Constitution européenne, la plupart des organes de presse étaient partisans du
« oui », et cependant 55 % des
Français ont voté « non ». La puissance de manipulation des médias ne semble donc pas
absolue. Ce vote des citoyens représentait-il aussi un « non » aux
médias ?
Le travail sur la manipulation médiatique ou la fabrique du consentement fait par Edward Herman et moi n’aborde pas la question des effets des médias sur le public . C’est un sujet
compliqué, mais les quelques recherches en profondeur menées sur ce thème suggèrent que, en réalité, l’influence des médias est plus importante sur la fraction de la population la plus éduquée.
La masse de l’opinion publique paraît, elle, moins tributaire du discours des médias.
Prenons, par exemple, l’éventualité d’une guerre contre l’Iran : 75 % des Américains estiment que les Etats-Unis devraient mettre un
terme à leurs menaces militaires et privilégier la recherche d’un accord par voie diplomatique. Des enquêtes conduites par des instituts occidentaux suggèrent que l’opinion publique iranienne et
celle des Etats-Unis convergent aussi sur certains aspects de la question nucléaire : l’écrasante majorité de la population des deux pays estime que la zone s’étendant d’Israël à l’Iran
devrait être entièrement débarrassée des engins de guerre nucléaires, y compris ceux que détiennent les troupes américaines de la région. Or, pour trouver ce genre d’information dans les médias,
il faut chercher longtemps.
Quant aux principaux partis politiques des deux pays, aucun ne défend ce point de vue. Si l’Iran et les Etats-Unis étaient d’authentiques démocraties à l’intérieur desquelles la majorité
détermine réellement les politiques publiques, le différend actuel sur le nucléaire serait sans doute déjà résolu. Il y a d’autres cas de ce genre.
Concernant, par exemple, le budget fédéral des Etats-Unis, la plupart des Américains souhaitent une réduction des dépenses militaires et une augmentation, en revanche, des dépenses sociales, des
crédits versés aux Nations unies, de l’aide économique et humanitaire internationale, et enfin l’annulation des baisses d’impôts décidées par le président George W. Bush en faveur des
contribuables les plus riches.
Sur tous ces sujets-là, la politique de la Maison Blanche est totalement contraire aux réclamations de l’opinion publique. Mais les enquêtes qui relèvent cette opposition publique persistante
sont rarement publiées dans les médias. Si bien que les citoyens sont non seulement écartés des centres de décision politique, mais également tenus dans l’ignorance de l’état réel de cette même
opinion publique.
Il existe une inquiétude internationale relative à l’abyssal « double déficit » des
Etats-Unis : le déficit commercial et le déficit budgétaire. Or ceux-ci n’existent qu’en relation étroite avec un troisième déficit : le déficit démocratique, qui ne cesse de se
creuser, non seulement aux Etats-Unis, mais plus généralement dans l’ensemble du monde occidental.
Chaque fois qu’on demande à un journaliste vedette ou à un présentateur d’un grand journal télévisé s’il subit des pressions, s’il lui arrive d’être censuré, il réplique qu’il est
entièrement libre, qu’il exprime ses propres convictions. Comment fonctionne le contrôle de la pensée dans une société démocratique ? En ce
qui concerne les dictatures, nous le savons.
Quand des journalistes sont mis en cause, ils répondent aussitôt : « Nul n’a fait pression sur moi, j’écris ce que je
veux. » C’est vrai. Seulement, s’ils prenaient des positions contraires à la norme dominante, ils n’écriraient plus leurs éditoriaux. La
règle n’est pas absolue, bien sûr ; il m’arrive moi-même d’être publié dans la presse américaine, les Etats-Unis ne sont pas un pays
totalitaire non plus. Mais quiconque ne satisfait pas certaines exigences minimales n’a aucune chance d’être pressenti pour accéder au rang de commentateur ayant pignon sur rue.
C’est d’ailleurs l’une des grandes différences entre le système de propagande d’un Etat totalitaire et la manière de procéder dans des sociétés démocratiques. En exagérant un peu, dans les pays
totalitaires, l’Etat décide de la ligne à suivre et chacun doit ensuite s’y conformer. Les sociétés démocratiques opèrent autrement. La « ligne » n’est jamais énoncée comme telle, elle est sous-entendue. On procède, en quelque sorte, au « lavage de cerveaux en liberté ». Et même les débats « passionnés » dans les grands médias se situent dans le cadre des paramètres implicites consentis, lesquels tiennent
en lisière nombre de points de vue contraires.
Le système de contrôle des sociétés démocratiques est fort efficace ; il instille la ligne directrice comme l’air qu’on respire. On ne s’en
aperçoit pas, et on s’imagine parfois être en présence d’un débat particulièrement vigoureux. Au fond, c’est infiniment plus performant que les systèmes totalitaires.
Prenons, par exemple, le cas de l’Allemagne au début des années 1930. On a eu tendance à l’oublier, mais c’était alors le pays le plus avancé d’Europe, à la pointe en matière d’art, de sciences,
de techniques, de littérature, de philosophie. Puis, en très peu de temps, un retournement complet est intervenu, et l’Allemagne est devenue l’Etat le plus meurtrier, le plus barbare de
l’histoire humaine.
Tout cela s’est accompli en distillant de la peur : celle des bolcheviks, des Juifs, des Américains, des Tziganes, bref, de tous ceux qui, selon les nazis, menaçaient le cœur de la
civilisation européenne, c’est-à-dire les « héritiers directs de la civilisation grecque ». En tout cas, c’est ce qu’écrivait le philosophe Martin Heidegger en 1935. Or la plupart des médias allemands qui ont bombardé la population avec des messages de ce
genre ont repris les techniques de marketing mises au point... par des publicitaires américains.
N’oublions pas comment s’impose toujours une idéologie. Pour dominer, la violence ne suffit pas, il faut une justification d’une autre nature. Ainsi, lorsqu’une personne exerce son pouvoir sur
une autre – que ce soit un dictateur, un colon, un bureaucrate, un mari ou un patron –, elle a besoin d’une idéologie justificatrice, toujours la même : cette domination est faite
« pour le bien » du dominé. En d’autres termes, le pouvoir se présente toujours comme
altruiste, désintéressé, généreux.
Quand la violence d’Etat ne suffit plus
Dans les années 1930, les règles de la propagande nazie consistaient, par exemple, à choisir des mots simples, à les répéter sans relâche, et à les associer à des émotions, des sentiments, des
craintes. Quand Hitler a envahi les Sudètes [en 1938], ce fut en invoquant les objectifs les plus nobles et charitables, la nécessité d’une « intervention humanitaire » pour empêcher le « nettoyage
ethnique » subi par les germanophones, et pour permettre que chacun puisse vivre sous l’« aile protectrice » de l’Allemagne, avec le soutien de la puissance la plus en avance du monde dans le domaine des
arts et de la culture.
En matière de propagande, si d’une certaine manière rien n’a changé depuis Athènes, il y a quand même eu aussi nombre de perfectionnements. Les instruments se sont beaucoup affinés, en
particulier et paradoxalement dans les pays les plus libres du monde : le Royaume-Uni et les Etats-Unis. C’est là, et pas ailleurs, que l’industrie moderne des relations publiques, autant
dire la fabrique de l’opinion, ou la propagande, est née dans les années 1920.
Ces deux pays avaient en effet progressé en matière de droits démocratiques (vote des femmes, liberté d’expression, etc.) à tel point que l’aspiration à la liberté ne pouvait plus être contenue
par la seule violence d’Etat. On s’est donc tourné vers les technologies de la « fabrique du consentement ». L’industrie des relations publiques produit, au sens propre du terme, du consentement, de l’acceptation, de la soumission. Elle contrôle les idées, les pensées, les
esprits. Par rapport au totalitarisme, c’est un grand progrès : il est beaucoup plus agréable de subir une publicité que de se retrouver dans une salle de torture.
Aux Etats-Unis, la liberté d’expression est protégée à un degré que je crois inconnu dans tout autre pays du monde. C’est assez récent. Dans les années 1960, la Cour suprême a placé la barre très
haut en matière de respect de la liberté de parole, ce qui exprimait, à mon avis, un principe fondamental établi dès le XVIIIe siècle par les valeurs des Lumières. La position de la Cour fut
que la parole était libre, avec pour seule limite la participation à un acte criminel. Si, par exemple, quand je rentre dans un magasin pour le dévaliser, un de mes complices tient une arme et
que je lui dis : « Tire ! », ce propos n’est pas protégé par la Constitution. Pour le reste, le motif doit être particulièrement grave avant que la liberté d’expression soit mise en cause. La Cour
suprême a même réaffirmé ce principe en faveur de membres du Ku Klux Klan.
En France, au Royaume-Uni et, me semble-t-il, dans le reste de l’Europe, la liberté d’expression est définie de manière très restrictive. A mes yeux, la question essentielle est : l’Etat
a-t-il le droit de déterminer ce qu’est la vérité historique, et celui de punir qui s’en écarte ? Le penser revient à s’accommoder d’une
pratique proprement stalinienne.
Des intellectuels français ont du mal à admettre que c’est bien là leur inclination. Pourtant, le refus d’une telle approche ne doit pas souffrir d’exception. L’Etat ne devrait avoir aucun moyen
de punir quiconque prétendrait que le Soleil tourne autour de la Terre. Le principe de la liberté d’expression a quelque chose de très élémentaire : ou on le défend dans le cas d’opinions
qu’on déteste, ou on ne le défend pas du tout. Même Hitler et Staline admettaient la liberté d’expression de ceux qui partagaient leur point de vue...
J’ajoute qu’il y a quelque chose d’affligeant et même de scandaleux à devoir débattre de ces questions deux siècles après Voltaire, qui, comme on le sait, déclarait : « Je défendrai mes opinions jusqu’à ma mort, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez défendre les vôtres. » Et c’est rendre un bien triste service à la mémoire des victimes de l’Holocauste que d’adopter une des doctrines fondamentales de leurs bourreaux.
Dans un de vos livres, vous commentez la phrase de Milton Friedman : « Faire des profits est l’essence même de la
démocratie »...
A vrai dire, les deux choses sont tellement contraires qu’il n’y a même pas de commentaire possible... La finalité de la démocratie, c’est que les gens puissent décider de leur propre vie et des
choix politiques qui les concernent. La réalisation de profits est une pathologie de nos sociétés, adossée à des structures particulières. Dans une société décente, éthique, ce souci du profit
serait marginal. Prenez mon département universitaire [au Massachusetts Institute of Technology] : quelques scientifiques travaillent dur pour gagner beaucoup d’argent, mais on les
considère un peu comme des marginaux, des gens perturbés, presque des cas pathologiques. L’esprit qui anime la communauté académique, c’est plutôt d’essayer de faire des découvertes, à la fois
par intérêt intellectuel et pour le bien de tous.
Dans l’ouvrage qui vous est consacré aux éditions de L’Herne, Jean Ziegler écrit : « Il y a eu trois totalitarismes :
le totalitarisme stalinien, nazi et maintenant c’est Tina. » Compareriez-vous ces trois totalitarismes ?
Je ne les mettrais pas sur le même plan. Se battre contre « Tina », c’est affronter
une emprise intellectuelle qu’on ne peut pas assimiler aux camps de concentration ni au goulag. Et, de fait, la politique des Etats-Unis suscite une opposition massive à l’échelle de la planète.
L’Argentine et le Venezuela ont jeté le Fonds monétaire international (FMI) dehors. Les Etats-Unis ont dû renoncer à ce qui était encore la norme il y a vingt ou trente ans : le coup d’Etat
militaire en Amérique latine. Le programme économique néolibéral, qui a été imposé de force à toute l’Amérique latine dans les années 1980 et 1990, est aujourd’hui rejeté dans l’ensemble du
continent. Et on retrouve cette même opposition contre la globalisation économique à l’échelle mondiale.
Le mouvement pour la justice, qui est sous les feux des projecteurs médiatiques lors de chaque Forum social mondial, travaille en réalité toute l’année. C’est un phénomène très nouveau dans
l’histoire, qui marque peut-être le début d’une vraie Internationale. Or son principal cheval de bataille porte sur l’existence d’une solution de rechange. D’ailleurs, quel meilleur exemple de
globalisation différente que le Forum social mondial ? Les médias hostiles appellent ceux qui s’opposent à la globalisation néolibérale les
« antimondialistes », alors qu’ils se battent pour une autre mondialisation, la
mondialisation des peuples.
On peut observer le contraste entre les uns et les autres, parce que, au même moment, a lieu, à Davos, le Forum économique mondial, qui travaille à l’intégration économique planétaire, mais dans
le seul intérêt des financiers, des banques et des fonds de pension. Puissances qui contrôlent aussi les médias. C’est leur conception de l’intégration globale, mais au service des investisseurs.
Les médias dominants considèrent que cette intégration est la seule qui mérite, en quelque sorte, l’appellation officielle de mondialisation.
Voilà un bel exemple du fonctionnement de la propagande idéologique dans les sociétés démocratiques. A ce point efficace que même des participants au Forum social mondial acceptent parfois le
qualificatif malintentionné d’« antimondialistes ». A Porto Alegre, je suis intervenu
dans le cadre du Forum, et j’ai participé à la Conférence mondiale des paysans. Ils représentent à eux seuls la majorité de la population de la planète...
On vous range dans la catégorie des anarchistes ou des socialistes libertaires. Dans la démocratie telle que vous la concevez, quelle serait la place de l’Etat ?
On vit dans ce monde, pas dans un univers imaginaire. Dans ce monde, il existe des institutions tyranniques, ce sont les grandes entreprises. C’est ce qu’il y a de plus proche des institutions
totalitaires. Elles n’ont, pour ainsi dire, aucun compte à rendre au public, à la société ; elles agissent à la manière de prédateurs dont
d’autres entreprises seraient les proies. Pour s’en défendre, les populations ne disposent que d’un seul instrument : l’Etat. Or ce n’est pas un bouclier très efficace, car il est, en
général, étroitement lié aux prédateurs. A une différence, non négligeable, près : alors que, par exemple, General Electric n’a aucun compte à rendre, l’Etat doit parfois s’expliquer auprès
de la population.
Quand la démocratie se sera élargie au point que les citoyens contrôleront les moyens de production et d’échange, qu’ils participeront au fonctionnement et à la direction du cadre général dans
lequel ils vivent, alors l’Etat pourra disparaître petit à petit. Il sera remplacé par des associations volontaires situées sur les lieux de travail et là où les gens vivent.
Est-ce les soviets ?
C’étaient les soviets. Mais la première chose que Lénine et Trotski ont détruit, sitôt après la révolution d’Octobre, ce sont les soviets, les conseils ouvriers et toutes les institutions
démocratiques. Lénine et Trotski ont été à cet égard les pires ennemis du socialisme au XXe siècle. En tant que marxistes orthodoxes, ils ont estimé qu’une société retardataire comme la
Russie de leur époque ne pouvait pas passer directement au socialisme avant d’être précipitée de force dans l’industrialisation.
En 1989, au moment de l’effondrement du système communiste, j’ai pensé que cet effondrement représentait, paradoxalement, une victoire pour le socialisme. Car le socialisme tel que je le conçois
implique, au minimum, je le répète, le contrôle démocratique de la production, des échanges et des autres dimensions de l’existence humaine.
Toutefois, les deux principaux systèmes de propagande se sont accordés pour dire que le système tyrannique institué par Lénine et Trotski, puis transformé en monstruosité politique par Staline,
était le « socialisme ». Les dirigeants occidentaux ne pouvaient qu’être enchantés
par cet usage absurde et scandaleux du terme, qui leur a permis pendant des décennies de diffamer le socialisme authentique.
Avec un enthousiasme identique, mais de sens contraire, le système de propagande soviétique a tenté d’exploiter à son profit la sympathie et l’engagement que suscitaient pour beaucoup de
travailleurs les idéaux socialistes authentiques.
N’est-il pas vrai que toutes les formes d’auto-organisation selon les principes anarchistes se sont finalement effondrées ?
Il n’y a pas de « principes anarchistes » fixes, une sorte de catéchisme libertaire
auquel il faudrait prêter allégeance. L’anarchisme, du moins tel que je le comprends, est un mouvement de la pensée et de l’action humaines qui cherche à identifier les structures d’autorité et
de domination, à leur demander de se justifier et, dès qu’elles en sont incapables, ce qui arrive fréquemment, à tenter de les dépasser.
Loin de s’être « effondré », l’anarchisme, la pensée libertaire, se porte très bien.
Il est à la source de nombreux progrès réels. Des formes d’oppression et d’injustice qui étaient à peine reconnues, et encore moins combattues, ne sont plus admises. C’est une réussite, une
avancée pour l’ensemble du genre humain, pas un échec.
"La peur est devenue une méthode de management"
Directeur du laboratoire de psychologie du travail du Conservatoire national des arts et métiers, le psychanalyste Christophe Dejours vient de publier au Seuil Souffrances en France. La
banalisation de l'injustice sociale. Fruit de vingt-cinq ans de recherches menées dans les entreprises, cet ouvrage livre un diagnostic qui donne froid dans le dos: la plupart des salariés - et
notamment les cadres - entretiennent aujourd'hui un rapport d'aliénation à leur travail.
>L'Express: A vous lire, l'entreprise, conformément à l'origine étymologique du mot travail (du latin trepalium, instrument de torture), est devenue lieu de souffrance quotidienne pour des
milliers de salariés...
Christophe Dejours: Absolument. La dérive remonte au début des années 90. Sous couvert de modernisation de la gestion des ressources humaines, la peur a été instaurée comme méthode de management
des entreprises. Aujourd'hui, elle est omniprésente, à tous les niveaux de la hiérarchie et dans toutes les catégories socioprofessionnelles. Le système entretient deux types de peur. La plus
apparente, c'est la crainte de la précarisation, c'est-à-dire du chômage. Le discours est le suivant: "Si vous ruez dans les brancards, vous allez vous retrouver à l'ANPE." Autre type d'angoisse,
ne pas être à la hauteur. "Si vous n'atteignez pas vos objectifs avec les budgets et les effectifs qui vous sont attribués, la société court au dépôt de bilan ou sera contrainte d'externaliser
votre service." Tétanisés, les cadres acceptent de rester tard le soir sans broncher.
>Votre analyse n'est-elle pas exagérée? Si la peur règne à ce point dans les entreprises, l'atmosphère doit y être franchement irrespirable.
Je ne crois pas. Aujourd'hui, la concurrence, les rivalités - attisées par la permanence d'un fort taux de chômage - sont telles entre les individus que les conduites déloyales (rétention
d'information, mensonges, crocs-en-jambe...) se multiplient. Les salariés n'osent même plus se regarder en face; la méfiance s'est installée partout, dans les bureaux comme dans les ateliers.
Pourtant, chacun s'emploie à sauver les apparences. Certains prennent le café en petit groupe le matin, d'autres glissent quelques plaisanteries en réunion, comme s'il y avait vraiment un plaisir
à être ensemble. Mais derrière la façade on ne trouve que la solitude. La sociabilité par le travail, très en vogue dans les années 70, a vécu.
>Comment expliquez-vous que les actifs acceptent de se soumettre à un système aussi pervers?
Parce qu'ils n'ont d'autre choix que de démissionner ou de participer. D'un côté, il y a ceux qui infligent la souffrance, accroissant les cadences, proférant des menaces de licenciement. De
l'autre, tous ceux qui subissent cette violence mentale sans se révolter. Mais ce jeu de rôle génère, chez les victimes comme chez les bourreaux, une profonde souffrance éthique. Pour remédier à
cette détresse, ils élaborent des stratégies de défense destinées à anesthésier leur conscience morale. La première tactique est individuelle: "Nez sur le guidon, je fais mon boulot sans
réfléchir aux conséquences." Les deux autres relèvent de comportements collectifs.
Outre le discours dominant sur "la-mondialisation-qui-nous-condamne-à-réduire-la-masse-salariale", il y a la stratégie dite du "cynisme viril": "Licencier des quadras pour embaucher des jeunes
moins payés, recourir à des stagiaires gratuits, c'est du sale boulot, mais c'est une preuve de virilité." Quelle que soit la méthode retenue, le résultat est le même: les salariés finissent par
devenir indifférents à leur propre souffrance et, par contrecoup, à celle des autres. Ainsi le système se perpétue-t-il.
>Telle que vous la dépeignez, la situation apparaît particulièrement sombre. N'avez-vous pas néanmoins observé des différences selon les entreprises?
En effet, si le management par la peur est très majoritaire dans les grandes entreprises, nombre de patrons de PME préfèrent instaurer le management par la confiance. Dès lors, les relations
entre les salariés eux-mêmes, et également entre les salariés et la direction, sont plus conviviales. Ce mode de gouvernement est appliqué par des chefs d'entreprise qui ont besoin d'une
main-d'oeuvre qualifiée et dont ils souhaitent la stabilité afin d'assurer la qualité constante de la production. Pour s'attacher la fidélité de leurs collaborateurs, ils ont recours à des
gratifications non seulement matérielles (primes, augmentations...), mais aussi et surtout morales, à savoir la reconnaissance du travail accompli ("C'est de la belle ouvrage!"). C'est grâce à
cette rétribution symbolique que le salarié va pouvoir construire son identité au sein de la communauté de travail à laquelle il appartient.
>Au demeurant, le léger mieux observé depuis quatre mois sur le front du chômage ne va-t-il pas remettre en question votre théorie?
Peut-être. Encore faudrait-il que la croissance de l'économie soit suffisante pour créer massivement des emplois et diminuer de manière significative le taux de chômage. Dès lors, des attitudes
de résistance apparaîtraient et le management par la peur n'aurait plus de prise. Mais cela suppose un profond changement de climat.
LE HARCELEMENT MORAL AU TRAVAIL
Isoler, discréditer, déconsidérer le travail rendu, intimider... Les moyens sont nombreux, les conséquences dramatiques. En France, la reconnaissance du harcèlement moral et sa traduction
juridique sont venues changer le regard que portent les salariés sur certaines situations vécues et interpellent les entreprises quant à leurs méthodes de management. De plus, si cette notion
visait au départ un certain type de souffrances, elle a ouvert la porte à d'autres problématiques de mal-être au travail qui ne peuvent plus être négligées. La question des risques psychosociaux
(RPS) est devenue un enjeu majeur de santé publique et un objet de recherche scientifique.
Que sait-on aujourd'hui sur le harcèlement au travail ? Quels en sont les effets sur les individus, leurs proches et la société ? Comment le punir ou le prévenir ? En décortiquant les mécanismes
du harcèlement, ses origines et conséquences ainsi que les réponses qui y sont actuellement apportées, cet ouvrage fait le point sur un fléau de nos sociétés industrielles.
LE BURN-OUT, RECONNU COMME MALADIE PROFESSIONNELLE
Le syndrome d'épuisement professionnel, communément appelé burn-out, pourra être reconnu comme maladie professionnelle, suite aux amendements des députés socialistes. Détails.
L’effondrement au travail, ou encore syndrome d’épuisement professionnel, communément appelé burn-out, toucherait 3,2 millions d’actifs en France. Pas encore reconnue comme une maladie
professionnelle, cette forme de dépression est encore difficile à définir et à caractériser. Jeudi 28 mai 2015, l’Assemblée nationale a néanmoins inscrit dans le projet de loi sur le dialogue
social que les maladies psychiques peuvent être reconnues comme maladies professionnelles.
Un traitement spécifique par les caisses primaires d’assurance-maladie
Les cas identifiés seront traités par les caisses primaire d’assurance-maladie et les comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles. Les modalités seront précisées
ultérieurement par décret. Des praticiens, spécialisés en psychiatrie, pourraient participer à l’examen de ces dossiers. Le burn-out est un problème complexe : il est difficile de quantifier la
souffrance liée uniquement au travail et de la dissocier de souffrances individuelles.
Depuis quelques années, les cas se multiplient, ils semblent essentiellement dus aux maux engendrés par une trop forte pression dans l’entreprise, par des méthodes de management exacerbées où
prime l’exigence de rentabilité. (…) Si 3,2 millions d’actifs, sur un total de 28,6 millions seraient concernés par le burn-out, en 2013, seuls 512 dossiers ont été déposés devant les
comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles, et 239 ont été validés.
Benoît Hamon, député socialiste des Yvelines, milite pour que les maladies psychiques soient inscrites au tableau des maladies professionnelles. Ce serait alors la branche travail de la Sécurité
sociale (celle financée par les entreprises) qui paierait le prix du burn-out. François Rebsamen, ministre de l’Emploi et du Travail, de son côté, rappelle que le diagnostic est complexe à poser
et se prononce en faveur de l’élaboration d’un guide de prévention à l’attention des employeurs pour sensibiliser aux risques engendrés par le surmenage et tenter d’anticiper les épisodes de
burn-out qui menacent certains employés.
Sensibiliser les entreprises
Pour Jean-Claude Delgenes, directeur du cabinet Technologia, spécialiste des risques psycho-sociaux, la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle serait un vrai progrès
pour les salariés et également une invitation à mobiliser les entreprises.
Dans certaines entreprises, les salariés craquent par dizaines… Quand une maladie professionnelle est déclarée dans une société, cela a le mérite d’ouvrir une discussion collective sur ses causes
et ses facteurs, notamment au CHSCT [NDLR : le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail], et de mieux les comptabiliser.
Les signes de l’épuisement au travail
Certains indices permettent, néanmoins, de détecter les personnes en souffrance et fragilisées. Tout d’abord, un premier signe concerne l’investissement au travail : le salarié est démotivé et ne
prend plus goût au travail.
Cette maladie se caractérise par un état dépressif qui apparaît dans l’univers professionnel et qui est plus susceptible de toucher ceux qui sont surinvestis dans leur travail. Le travail finit
par perdre son sens et n’est plus une source d’épanouissement, explique Roland Guinchard, psychologue.
Le salarié, épuisé psychiquement, ressentirait également un sentiment d’échec qui contribuerait à le démotiver. Viennent ensuite les troubles du sommeil et les douleurs physiques. Roland
Guinchard se montre optimiste. Il y a une vie après le burn-out !
Avec un suivi adapté, on peut se relever du burn-out en quelques semaines. Parfois, cette maladie est aussi le signe que notre travail ne nous correspond pas, révèle-t-il. Nombreux sont ceux qui,
après un syndrome d’épuisement professionnel, finissent par changer de travail, précise-t-il.
Un banquier d’investissement à New York se suicide en sautant d’un immeuble
Aujourd’hui, nous apprenons que l’incident tragique était simplement le dernier suicide de banquier, quand selon le New York Post, c’est le dernier sauteur (jumper) d’une longue
série de banquiers d’investissement qui ont décidé de se suicider.
John Hughes, le père du banquier d’investissement, dit qu’il craint que son fils ait bu et pris des drogues pour faire face avec le stress du travail
Management brutal dénoncé à l'AFDAIM
Deux syndicats de l'AFDAIM dénoncent le management de leur direction. La souffrance au travail a été pointée du doigt dans un rapport et l'on ne compte plus les départs et les arrêts maladie.
«Politique du vide», «des cadres dans la souffrance», «une monopolisation des espaces de parole collective au profit de la pensée unique et au monologue de la directrice générale». Que se
passe-t-il à l'AFDAIM (Association familiale départementale pour l'aide aux personnes handicapées mentales) pour qu'un syndicat aussi policé que la CFE-GCG sorte ainsi l'artillerie lourde ?
À l'évidence, rien ne va plus entre les salariés de l'association et Claude Delonca, la directrice générale de l'AFDAIM. Du coup, les cadres ont décidé de briser le silence en adressant un long
courrier à leur hiérarchie ainsi qu'au président du conseil d'administration, Jean-Paul Fréjus. Dans ce conflit larvé, la CGT n'est pas en reste. Et évoque les conclusions d'un cabinet d'experts
mandaté par le comité d'hygiène, de sécurité et de conditions du travail (CHSCT). Celui-ci a mis en évidence «la souffrance au travail des salariés».
Le malaise est conséquent. Et l'on ne compte plus les départs volontaires, les arrêts de travail.
Ambiance au beau fixe
La cause ? «Des méthodes de management inappropriées sont à l'origine de cette situation désastreuse», évoque le rapport commandé par le CHSCT.
À l'heure où l'AFDAIM s'apprête à lancer l'édition 2015 de l'Opération brioche et à célébrer son soixantième anniversaire, l'ambiance est au beau fixe.
Reste que les deux syndicats souhaitaient laver le «linge sale» en famille, loin du tohu-bohu médiatique et du regard des familles qui font appel aux services de l'AFDAIM.
C'est désormais chose vaine. «Ces courriers, regrette un représentant syndical, n'avaient pas vocation à être rendus publics». Et d'ajouter : «Mais aujourd'hui, il faut reconnaître que la
situation est invivable».
En attendant seul le conseil d'administration dispose du pouvoir de régler le différend. Arrivée il y a 5 ans, à la direction de l'AFDAIM, Claude Delonca a visiblement réussi à faire le vide. «La
méthode déployée, surenchérit-on dans un des courriers, par notre directrice générale est simple, brutale sans aucune explication des enjeux retenus, et dont les finalités sont inavouables :
briser l'esprit d'équipe, la cohésion, la cohérence des actions».
Le divorce est donc consommé. Mais c'est désormais à Jean-Paul Fréjus, le président de l'AFDAIM de jouer le juge de paix.
Jean-Paul Fréjus envoie la directrice au feu
Jean-Paul Fréjus n'a pas souhaité répondre à nos questions. Le président de l'AFDAIM a donc demandé à la directrice générale de l'association d'assurer le débat contradictoire. Claude Delonca a
donc procédé, hier, au «minimum syndical», indiquant qu'elle avait eu mandat du président de l' AFDAIM de répondre aux questions. Toutefois, les réponses ont tourné court. Claude Delonca a
simplement indiqué que «l'AFDAIM avait pris des mesures pour essayer de tenir compte des difficultés rencontrées par certains membres du personnel». Lesquelles ? La réponse est brève : «Je ne
peux pas vous en dire plus et je ne suis pas habilitée à y répondre. Je m'en tiens au mandat qui m'a été donné». Claude Delonca a simplement précisé qu'elle avait déjà reçu les représentants de
la CGT et qu'elle s'apprêtait à honorer un rendez-vous avec la CFE-CGC. La principale intéressée a donc globalement préféré botter en touche, nous invitant à poser nos questions par voie
électronique. La nouvelle manière de communiquer.
Le chiffre : 750
salariés>Au sein de l'association. L'AFDAIM accueille 1 000 enfants et adultes handicapés mentaux, dont 523 ouvriers handicapés. Elle est responsable d'un budget annuel de 35 M€, financé par
l'État, le Département et la CRAM
«L'AFDAIM a pris des mesures pour essayer de tenir compte des difficultés rencontrées par certains membres du personnel».
LA STRATEGIE DU CHOC
Journaliste, essayiste et réalisatrice, diplômée de la prestigieuse London School of Economics, Naomi Klein, née en 1970 au Canada, fait partie des penseurs les plus influents de la scène
intellectuelle internationale. Elle est l'auteure du best-seller No Logo, traduit dans vingt-huit langues et devenu une référence incontournable dans le monde entier. No Logo offre un bilan d'une
société issue de la mondialisation et du règne des marques ainsi que des nouveaux mouvements de résistance des citoyens.
Convaincue que seuls les enseignements dispensés par l'Histoire permettent à l'humanité de faire face au désarroi provoqué par les chocs, les crises et les traumatismes auxquels le monde ne cesse
de se trouver confronté, Naomi Klein progresse dans son réquisitoire avec une détermination impressionnante afin d'éveiller les consciences et de prodiguer à ses contemporains d'authentiques
outils de résistance pour faire pièce à la faillite programmée du politique.
Tout en dessinant une nouvelle éthique de l'investigation journalistique, La Stratégie du Choc s'affirme comme une lecture indispensable pour réévaluer les enjeux des temps présents et à venir,
vis-à-vis desquels les citoyens du monde portent, ensemble, une responsabilité impossible à déléguer.
Best-seller international, traduit en vingt-sept langues, La Stratégie du Choc a valu à Naomi Klein de recevoir en février 2009 le prix Warwick.
Le documentaire inspiré de La Stratégie du choc et réalisé par Michael Winterbottom est sorti sur les écrans français au printemps 2010, il est parut au mois de septembre 2010 en DVD aux éditions
Montparnasse.
Du même auteur, Actes Sud a déjà publié No Logo (2001 ; Babel n° 545) et Journal d'une combattante (2003 ; Babel n° 692).
Ingénierie sociale du conflit identitaire
L’ingénierie sociale est la modification planifiée, durable et furtive du comportement. Il s’agit de modifier définitivement la nature d’une chose, de manière irréversible, donc pour le
long terme, et pas seulement à court terme. C’est ce qui distingue l’ingénierie sociale de la propagande et de la manipulation, dont les impacts sont ponctuels et réversibles.
Les deux concepts de l’ingénierie sociale sont le « hameçonnage » et le « conflit triangulé ». Leur application permet de produire le sentiment qu’un conflit est inévitable,
alors qu’en réalité il pourrait très bien s’arrêter ou ne même pas commencer, ceci dans l’optique de naturaliser des structures conflictuelles qui ont été construites de manière artificielle. Il
n’est pas excessif de parler ici de piratage de l’esprit et du comportement, comme on parle de pirater un ordinateur. Dans les deux cas, il s’agit de violer discrètement les défenses et
l’intégrité d’un système de sécurité afin d’en prendre le contrôle, ni vu ni connu. L’intérêt de cette approche d’ingénierie sociale est de fournir une méthodologie compacte, avec des recettes et
des mots-clés, une sorte de kit mental pour pirater tout système quel qu’il soit, c’est-à-dire le violer furtivement en se l’ouvrant par abus de confiance ou en suscitant l’indifférence
(hameçonnage), puis le détruire indirectement en faisant monter les contradictions et la méfiance entre les parties, c’est-à-dire en instaurant un conflit triangulé.
Approche polémologique de la question identitaire
L’idée d’une ingénierie possible du conflit identitaire s’inscrit dans le cadre de la polémologie, ou science de la guerre, discipline fondée par le sociologue Gaston Bouthoul (1896-1980) après
la Deuxième Guerre mondiale. Que ce soit en Intelligence économique ou dans le renseignement militaire, la science de la guerre se consacre à la modélisation des conflits, et en particulier des
facteurs sources de conflits, ou facteurs polémogènes et dissolvants. C’est précisément à ce niveau que se situe notre étude, un peu en amont du conflit proprement dit, puisqu’il s’agit de
modéliser la production stratégique de conflit. Modéliser l’action de « dissoudre pour régner ».
La méthode classique pour garder le contrôle d’un groupe consiste à augmenter la visibilité de ses différences internes, souligner ses contradictions, de sorte à amplifier ses clivages latents et
à paralyser son organisation. Vieille comme le monde, appliquée par les Romains contre les tribus gauloises ou de nos jours dans ce qui s’appelle la « doctrine Kitson », cette méthode
est plus que jamais d’actualité, à l’heure où des « minorités agissantes », services spéciaux d’État ou organisations diverses, travaillent à élaborer en France, en Syrie, en Irak, en
Ukraine, des tensions diverses à visées dissolvantes (coups d’État, guerres, terrorisme, communautarismes) en jouant la carte des « identités ». Du point de vue identitaire, les
identités ethniques ou culturelles sont considérées comme un référentiel authentique, une terre dans laquelle s’enraciner en toute confiance car elle ne ment jamais. Mais à y regarder de plus
près, on voit que les identités, même les plus traditionnelles et enracinées, n’échappent pas aux manipulations et qu’il est possible, en appliquant certaines techniques, de les faire mentir
après les avoir littéralement « piratées ».
La thèse ici défendue est que la production de conflit s’appuie sur l’exacerbation des rivalités identitaires. Le concept de « rivalité identitaire » est largement inspiré de celui de
« rivalité mimétique » que René Girard, anthropologue et membre de l’Académie française, a mis à l’honneur. La nuance apportée par un autre adjectif sert simplement à préciser que toute
rivalité mimétique est en fait une rivalité mimétique identitaire, en ce que le phénomène de la rivalité mobilise les processus d’identification des rivaux. En outre, nous souhaiterions
faire fonctionner ce concept dans un champ un peu différent de celui de Girard. Trois catégories de personnes s’intéressent à la question identitaire :
1) les militants de l’identité, individus et groupes politiques ou associatifs,
2) les analystes de l’identité, chercheurs en sciences humaines, sociales et cognitives,
3) les ingénieurs de l’identité, dans le « consulting » et le renseignement politique, commercial ou militaire (guerre psychologique).
Ce que les analystes décrivent objectivement mais sans y toucher, les consultants n’hésitent pas à le pirater, pour le retravailler et le reconfigurer dans une optique stratégique de management
des perceptions afin d’influencer les militants au moyen d’opérations psychologiques. Ainsi, ce que René Girard décrit comme une structure anthropologique universelle peut également faire l’objet
d’un façonnage et d’une instrumentalisation à des fins d’ingénierie sociale. Voyons maintenant ce qu’est une rivalité identitaire et comment elle peut être utilisée en termes de production
stratégique de conflit.
M.R
NOUVEAU LIVRE DE LUCIEN CERISE !
La première question qui traverse ce recueil de textes est : « Comment pirater un cerveau ? » La seconde, essentielle,
suit alors immédiatement : « Comment s’en protéger ? » Car le piratage des cerveaux par l’ingénierie sociale et d’autres procédés est déjà une réalité, et les cerveaux piratés
sont les nôtres.
Ce « neuro-piratage » peut consister à agir sur le hardware, c’est-à-dire sur le substrat biologique et génétique du cerveau,
mais il peut également consister à agir sur le software, c’est-à-dire sur le code de communication que l’on apprend de la société. Ce
code d’origine épigénétique – ce langage, ou logiciel – nous vient du bain socioculturel dans lequel nous sommes plongés depuis l’enfance, imprimant au cerveau son architecture neuronale. L’étude
des groupes sociaux, de leur mode de construction, des liens qui les structurent, a permis à ceux qui veulent maîtriser les foules d’agir sur ses membres, de modifier leurs comportements, voire
de les détruire en tant qu’individus et groupes, les uns dépendant des autres. Car l’individu déconnecté de tout groupe, de toute hiérarchie, de toute représentation, de tout
« stéréotype », ne peut survivre qu’en développant des symptômes psychotiques.
En attaquant les liens naturels, liens œdipiens de la différenciation masculin/féminin, mais aussi de la hiérarchie parents/enfants, en abolissant la notion de limites, dont le dépassement en
psychologie s’appelle perversion, c’est toute la société qui est attaquée. Déstructurée, rendue malléable – on parle de société « liquide » –, elle sera alors le jouet d’une petite
oligarchie qui n’aura plus rien à craindre des peuples dont elle s’est approprié les âmes.
Né en 1972, Lucien Cerise a une formation en sciences humaines et sociales, avec une spécialisation dans le langage et l’épistémologie. Venu sur
le tard à la politique, il comprend à l’occasion du référendum de 2005 que la question de la souveraineté nationale est essentielle. Poussant sa réflexion plus loin, il s’intéresse aux notions de
frontière et de limite, aussi bien dans le champ politique que dans les domaines psychologique, éthique et comportemental.